Avignon 2018 – Bambina, l’histoire d’une call girl qui a fait tomber le pouvoir et Le potentiel érotique de ma femme – Deux coups de coeur et puis s’en va !
Posté par angelique lagarde le 25 juillet 2018
Bambina, l’histoire d’une call girl qui a fait tomber le pouvoir
De et avec Serena Reinaldi
Mise en scène de Sébastien Rajon
Au Théâtre Le Petit Chien Chien jusqu’au 29 juillet à 19h10
Le potentiel érotique de ma femme
D’après le roman de David Foenkinos adapté par Sophie Accard et Léonard Prain
Mise en scène de Sophie Accard
Avec Sophie Accard, Léonard Boissier, Jacques Dupont, Benjamin Lhommas, Anaïs Merienne et Léonard Prain
Au Théâtre La Luna jusqu’au 28 juillet à 19h20
Reprise au Théâtre 13 – Jardin à Paris du 28 août au 7 octobre
Deux coups de coeur et puis s’en va !
Chers amis, chers artistes, chers spectateurs, chers lecteurs, bravo et merci ! Vous n’oseriez imaginer combien de fois j’ai pu dire ces deux mots en 10 ans de Kourandart. Toujours avec sincérité, sinon silence, c’était ma devise, mais cela vous le savez. Oui, bravo et merci pour votre soutien, pour vos retours, pour votre assiduité. Oui, je m’adresse à vous en employant la première personne pour la première et la dernière fois. Oui, 10 ans déjà… 10 ans que je créais Kourandart en plein cœur du Festival d’Avignon 2008, alors quoi de plus logique que de tourner la page en vous offrant mes deux coups de cœur de cette édition 2018 : Bambina, l’histoire d’une call girl qui a fait tomber le pouvoir de et avec Serena Reinaldi et Le potentiel érotique de ma femme d’après le roman de David Foenkinos. Séjour court, trop court pour un passage par le « In », j’ai donc fait le choix totalement arbitraire de deux pièces du « Off » qui, par chance, sont deux vraies pépites !
Bambina, l’histoire d’une call girl qui a fait tomber le pouvoir
De et avec Serena Rinaldi
Mise en scène de Sébastien Rajon
Nous avions découvert Serena Reinaldi dans Parole Parole d’après Récits de femmes de Franca Rame et Dario Fo, prix Nobel de littérature 1997. La jeune italienne débutait sa carrière sur les planches françaises avec une pièce forte qui dès lors dévoilait son engagement pour la cause féminine. Depuis, Serena Reinaldi n’a cessé d’affirmer sa volonté de justice sociale et économique, avec beaucoup de talent et de sensibilité. Elle s’est notamment illustrée dans Deux mille ans de mensonge co-écrit et co-interprété avec Christophe Alévêque et plus récemment dans Et pendant ce temps Simone veille.
Bambina, l’histoire d’une call girl qui a fait tomber le pouvoir est le fruit d’une profonde réflexion sur le rôle de la femme dans notre société contemporaine. Sur la base d’un fait divers, elle s’attaque à tout, politique et religion confondues. On retrouve ses préoccupations sur la situation économique et les abus de pouvoirs. Si l’on évoque le couple Jaoui-Bacri pour ses adaptations cruellement drôles du quotidien, on pourrait évoquer le couple Reinaldi-Alévêque pour son humour tendrement acide et sa conscience du monde ; chacun avec ses mots, son ton et son univers, chacun avec justesse. Bambina, l’histoire d’une call girl qui a fait tomber le pouvoir est un spectacle malin, drôle, bien écrit, pertinent, sexy et touchant, en somme, c’est un concentré de Serena Reinaldi ! La mise en scène de Sébastien Rajon est en parfaite adéquation avec la pièce. N’attendez pas une seconde, le bouche à oreille fait son ouvrage et les salles sont vite combles à Avignon, prenez vos billets ! Allez-y les yeux fermés, Serena Reinaldi saura vous les ouvrir sur le monde.
Le potentiel érotique de ma femme
D’après le roman de David Foenkinos
Mise en scène de Sophie Accard
Une fois n’est pas coutume, mais comment ne pourrais-je m’exprimer à la première personne ? Le potentiel érotique de ma femme est l’un de mes livres de chevet ! On ne pense pas immédiatement à l’humour quand on cite David Foenkinos, auteur fabuleux de La délicatesse et finaliste du prix Goncourt pour Charlotte, et pourtant… ce qu’il est drôle ! L’histoire d’Hector, ce collectionneur d’objets, de moments, d’émotions… est absolument jubilatoire !
Difficile de résumer la pièce sans dévoiler la pièce maîtresse de la collection particulière d’Hector, personnage central aux habitudes pour le moins déconcertantes. Alors parlons plutôt de sa charmante, non disons plutôt désopilante, famille, de son adorable épouse, de son beau frère hors du commun et de son couple d’amis… légèrement décalés. Disons simplement qu’ils sont tous très attachants et aussi et surtout, délicieusement interprétés par les membres de la compagnie C’est-pas-du-jeu. La fraîcheur et l’espièglerie de la metteure en scène Sophie Accard illumine la pièce orchestrée d’une main de maître par Léonard Prain, truculent narrateur. Après l’immense succès l’an passé de l’adaptation de cinq pièces courtes de Jean Tardieu De quoi parlez-vous ?, rebelote avec Le potentiel érotique de ma femme, la jeune compagnie est de nouveau en tête d’affiche du Off. Réservez très vite, le spectacle affichait déjà quasi complet dès la deuxième représentation ! Et si vous n’avez pas la chance d’être à Avignon, pas d’inquiétude, ils sont de retour à paris, au Théâtre 13 – Jardin dès le 28 août !
De toutes ces années de spectatrice, s’il est une réplique dont je ne me suis jamais lassée, qui résonnera toujours en moi, c’est celle de fin de MacBeth. Ces paroles de Shakespeare résument si bien notre éphémère condition : « La vie n’est qu’une ombre qui passe, un pauvre acteur qui se pavane et s’agite durant son heure sur la scène et qu’ensuite on n’entend plus. C’est une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien. » Alors profitez de votre heure sur scène, regardez, écoutez, chantez, dansez, applaudissez, riez… en un mot continuez à rêver !
Merci à tous, artistes, attaché(e)s de presses, chargé(e)s de diffusion, producteurs et journalistes. Merci d’avoir cru en moi, d’avoir cru en Kourandart ! Une page se tourne, une autre apparaît. A bientôt donc !
« Dix ans c’est un cycle. Moi, je crois beaucoup aux cycles.
– Je croyais que c’était sept.
– Ah oui, mais dix ans c’est un cycle aussi. D’ailleurs sept et trois, dix. Il y a plusieurs cycles, de toute façon ».
Vous aurez reconnu l’échange culte de Cuisine et dépendances, et c’est sur cette note d’humour, « jaouibacresque » que j’ai envie de vous quitter et de vous souhaiter encore beaucoup de bonheur spectaculaire !
Angélique Lagarde
Théâtre Le Petit Chien
76, Rue Guillaume Puy
84000 Avignon
Réservations au 04 84 51 07 48
Théâtre La Luna
1 rue Séverine
84000 Avignon
Réservations au 04 90 86 96 28