Joël Garcia, créateur du GMAC, rencontre en coulisses par Angélique Lagarde
Posté par angelique lagarde le 24 avril 2018
Chineur de talents
À quelques jours du lancement de la nouvelle édition, du 27 avril au 1er mai prochain sur le parvis du Château de Vincennes, nous rencontrons Joël Garcia, créateur du GMAC, le Grand Marché d’Art Contemporain. Personnage atypique, chineur de talents, il œuvre depuis près de 50 ans au service de l’art.
Kourandart : Vous avez créé le GMAC, Grand Marché d’Art Contemporain à Bastille, quelle est la genèse de cet événement ?
Joël Garcia : Je l’ai créé à Bastille en 1978 puis je l’ai « promené » un peu, à Lille, Valbonne, Bruxelles, Lausanne, Berlin et Hambourg. À cette époque, en dépit de celle que lui offraient les galeries, la peinture contemporaine souffrait de manque de visibilité. Ma volonté était de lui offrir un espace dédié. Ce type de salon s’est énormément développé aujourd’hui, mais je me félicite d’avoir été avant-gardistes. Au fil des éditions, le salon s’est également ouvert à d’autres formes d’art contemporain comme la sculpture, le mobilier et la photographie. Je travaille non pas avec des galeristes, mais directement avec des artistes indépendants quel que soit leur support. L’intérêt pour le public est de pouvoir s’offrir une œuvre d’art contemporain à tout tarif, les premiers dessins étant autour de 30 euros. Le salon suscite tant l’intérêt des amateurs d’art, des collectionneurs que des galeristes qui viennent à la découverte de nouveaux talents. Je suis très heureux d’avoir créé une vitrine pour les artistes émergents.
Pour cette nouvelle édition, le salon déménage sur le parvis de Vincennes, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
J.G : La liberté ! Depuis le mois de septembre la place de la Bastille est en travaux, aussi il a fallu trouver un nouveau lieu. À Vincennes, nous avons découvert, avec mes collaborateurs, un beau terrain de jeux que nous sommes libres d’investir comme nous le souhaitons. J’espère sincèrement que l’expérience sera concluante et que nous pourrons réitérer, car c’est l’emplacement idéal pour le salon. Tout le monde semble le vouloir, alors souhaitons-le, après avoir pris la Bastille, nous prendrons le Château !
À l’origine, Joël Garcia, vous êtes antiquaire, brocanteur ?
J.G : Je viens d’une famille très modeste, donc j’ai commencé à travailler jeune et j’ai exercé beaucoup de métiers pour gagner ma vie. J’ai aussi fait beaucoup de sport, j’ai été champion de France de vélo, puis j’ai fait de la danse de salon qui m’a valu également une médaille à Strasbourg. Cette passion m’a mené à la présidence de la Fédération Française de Danse pendant quelques temps. J’organisais des compétitions de danse de salon avec des artistes comme Charles Aznavour ou Johnny Halliday. Un ami danseur était brocanteur de métier et m’a transmis sa passion. Nous avons beaucoup chiné ensemble, puis nous avons fini par ouvrir une boutique à Fontainebleau. Très vite, comme j’avais cette réputation d’organisateur, on m’a proposé de créer un salon des antiquités et c’est comme cela que l’aventure a commencé ! Nous avons monté un premier salon des antiquaires avec tout autour des stands, des peintures. Comme nous en avons vendu beaucoup, il m’a semblé évident de continuer dans cette voie pour à la fois servir les artistes et exercer un métier qui me passionne encore aujourd’hui.
À l’issue du GMAC, les festivités se poursuivront sur le parvis du Château de Vincennes avec un second événement que vous avez initié, le Salon Antiquités Brocante qui se tiendra du 4 au 14 mai…
J.G : Oui, c’est un salon plus ancien encore que le GMAC, il existe depuis 1969 et ne rassemble que des antiquaires et brocanteurs professionnels. Deux mots d’ordre : pas de copie, pas de faux ! Je suis intransigeant sur ces conditions. Ce qui était une simple brocante à l’origine est devenu un salon où l’on peut trouver tant de petits objets à chiner que de véritables pièces de collection de tout style et de toute époque. L’une plus belle pièce que j’ai pu avoir entre les mains, c’était le premier accordéon de manufacture française qui datait de 1822 et que j’ai décidé d’offrir à Valérie Giscard d’Estaing pour son élection à la Présidence de la République.
Puis, les 28 et 29 mai prochain, nous vous retrouverons Place Saint-Sulpice pour le Salon de la Photographie contemporaine…
Oui, je me réjouis également de ce nouvel événement. Il sera suivi par le Salon de la Bibliophilie du 21 mai au 4 juin, des Journées de l’Estampe les 11 et 12 juin et de nouveau, du 14 au 24 juin, du salon Antiquités Brocantes qui se déplacera aussi à Saint-Sulpice. Ce dernier se clôturera chaque soir par des soirées théâtrales que je suis en train d’organiser avec la complicité de Stéphanie Tesson.
Cédric Naimi, directeur de l’association Graffart vient de nous rejoindre. Vous organisez ensemble le Salon de l’art Contemporain et Graffiti, Street Art qui se tiendra enfin les 25 et 26 juin. Pouvez-vous nous raconter la genèse de ce projet ?
Cédric Naimi : Oui, Joël Garcia a offert à l’association Graffart de créer une immense fresque de sur le thème des Jeux Olympiques au Champs de Mars. Les visiteurs ont beaucoup apprécié et nous allons donc récidiver à Saint-Sulpice et en plus grande ampleur. Les artistes graffeurs et les galeries spécialisées en Street Art pourront exposer leurs œuvres, et une immense fresque recouvrira les côtés des baraques des exposants. Graffart est une association qui a été créée en 2009 aux Puces de Saint-Ouen. Les graffeurs ont trouvé là un bel espace de création avec plus de 200 commerçants qui leur ont offert leur rideau de fer comme support d’expression. Nous avons monté le prix du Graffiti en 2014 et sur l’édition de 2016, plus de 113 000 visiteurs sont venus voir les œuvres à la fondation EDF. Actuellement, nous montons le prix 2018 sur le thème de l’eau avec pour partenaire les Eaux de Paris !
Joël Garcia vous semblez être un véritable curieux, fédérateur d’énergie… Comment vous êtes-vous rencontrés tous les deux ?
C.N : C’est un expert aux Puces de Saint-Ouen qui nous a présenté et depuis, nous ne nous quittons plus !
J.G : Oui, c’est vrai. Et si les projets mettent parfois un peu de temps à se réaliser, quand ils se concrétisent, c’est magique !
Propos recueillis par Angélique Lagarde
Plus d’informations : joel-garcia-organisation.com
En parallèle du GMAC, Joël Garcia et son équipe présentent le Salon de la Voyance et du Bien-être qui se tiendra également du 27 avril au 1er mai sur le parvis du Château de Vincennes.
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Cédric Naimi est l’auteur d’État des lieux du Graffiti et du Street Art
Ouvrage de référence préfacé par Agnès B, il retrace l’histoire du Street Art au travers de 140 paroles d’artistes comme Jef Aérosol, Jérôme Mesnager ou encore M.Chat, collectionneurs, galeristes et entités emblématiques comme le 104 ou Artcurial.
Éditions Carpentier
bravo pour cet article,
a suivre
Graffartpresse.fr