Sous ma peau, le manège du désir de et avec Geneviève de Kermabon au Théâtre du Lucernaire par Angélique Lagarde
Posté par angelique lagarde le 1 juin 2012
Sous ma peau © Benoît Fortrye
Sous ma peau, le manège du désir
De et avec Geneviève de Kermabon
Au Théâtre du Lucernaire
Du mardi au samedi à 21h30, le dimanche 15h
3 x 2 invitations par soir à gagner les mardis, mercredis, jeudis et vendredis jusqu’au 30 juin sur simple réservation à contact@kourandart.com.Valable dans la limite des places disponibles !
Plaisir, es-tu là?
Geneviève de Kermabon, excellente comédienne que nous avons maintes fois applaudie dans les mises en scènes de Philippe Adrien et de la compagnie du 3ème Oeil, se prête ici non seulement au rôle d’interprète mais préalablement d’auteure voire d’enquêtrice. C’est en effet au terme de cinq ans d’interviews puis trois ans de réflexion créative sur le désir qu’elle s’est sentie prête à nous le servir sur un plateau. Jeu, acrobatie, chant et marionnette… Elle emploie toutes les cordes de son arc pour transpercer le secret des sens, du sens de la vie !
Depuis quelques temps, la question « qu’est-ce qui fait marionnette ? » agite le petit monde de la culture. La véritable question ne serait-elle pas, « qu’est-ce qui fait sens » ? Cette légère incartade pour vous annoncer que le spectacle de Geneviève de Kermabon y répond parfaitement. L’objet devient le médium idéal pour mettre à nu ce qui se trame sous ma peau, c’est-à-dire, le manège du désir.
Sous ma peau © Benoît Fortrye
Le personnage initial de la pièce est une figure existante, Grisélidis Réal, artiste et prostituée suisse de 75 ans, dont la rencontre à fortement marqué Geneviève de Kermabon. On entre immédiatement dans le vif du sujet, dans le mordant de la situation. Puis, très vite, elle ôte le masque et commence à se dévêtir pour nous dévoiler ses fantasmes circassiens, son attrait pour des sous vêtements que Dali aurait pu créer et en clin d’oeil, son affection pour la peinture érotique de Félicien Rops à qui l’on doit des œuvre comme Pornocratis.
Nous faisons enfin la connaissance de Charlotte, un prénom classique pour un prototype d’épouse que le désir ou plutôt son absence rend si malheureuse. Prête à tout pour trouver une solution, elle va nous conduire à explorer tous les recoins de la sensualité et du plaisir, du couple à la prostitution en passant par l’échangisme.
Si le propos est parfois cru, l’intelligence de la forme le rend audible à toute oreille, sensible de surcroît. Stupéfiante de fluidité dans ses acrobaties (formée au Cirque Gruss) et dans sa manipulation, sans trop en dévoiler, nous retiendrons particulièrement sa danse de jambes de mannequins qui n’a rien a envier à la technique de la grande Ilka Schonbein. Mesdames vous aurez peut-être de l’empathie, Messieurs vous sentirez peut-être monter l’envie et à coup sûre, chacun en aura pour son plaisir.
Angélique Lagarde
Théâtre du Lucernaire
53 rue Notre-Dame des champs
75006 Paris
Un magnifique moment de théâtre, poétique, drôle, fin, joliment provocateur et surtout furieusement bien interprété! Un grand BRAVO! un aussi grand MERCI!