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Akram Kahn – Vertical Road au Théâtre de la Ville par Angélique Lagarde

Posté par angelique lagarde le 9 mars 2011

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Vertical Road © Richard Haughton

Vertical Road
Une chorégraphie d’Akram Khan

Avec Eulalia Ayguade Farro, Konstandina Efthymiadou, Salah El Brogy, Ahmed Khemis,
Young Jin Kim, Yen-Ching Lin, Andrej Petrovic et Elias Lazaridis.
Au Théâtre de la Ville jusqu’au 13 mars
Les 23 et  24 mai au Grand T de Nantes
Et en tournée internationale

Transe tribale entre ciel et terre

Au départ, un cœur qui bat, puis celui de chaque danseur, puis le nôtre et enfin un millier de cœurs qui palpitent en symbiose sous la baguette magique d’Akram Khan dans une proposition brillante de sincérité, de générosité qui parle au creux de l’oreille comme au fond des tripes, Vertical Road ou le chemin vers les cieux…

Danseur et chorégraphe britannique originaire du Bangladesh, Akram Khan se plaît à mêler les genres entre un pas contemporain, un rythme tribal et une gestuelle précise digne des plus grands interprètes de Kathakali. Il s’est illustré l’an passé dans un duo sensible et généreux avec Juliette Binoche et, bien entendu, son duo avec le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui a marqué les esprits par sa virtuosité. Akram Khan se plait à relier ses semblables et ne s’arrête pas là avec d’incroyables danseurs venus d’Asie, d’Europe et du Moyen-Orient interprètes de cette nouvelle création qui tend la main aux anges.

En fond de scène, une silhouette apparaît et joue avec le voile qui sépare les hommes du divin dans un rythme de pulsations cardiaques lourdes et intenses. Puis, sept danseurs apparaissent et initient une cérémonie à laquelle nous serions conviés non pas comme spectateur, mais réellement invités à rejoindre la transe. Ce n’est plus seulement notre regard mais tout notre être qui tend vers la scène. Sept danseurs dessinent l’univers tandis que la figure de l’ange au milieu guide les pas de ces pantins jusqu’à ce que les fils cassent et qu’ils prennent leur envol, qu’Adam et Eve se rencontrent. Solo, duo, chorégraphies de groupe, chaque pas s’inscrit dans cette déchirure entre ciel et terre dans une grâce infinie.

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Vertical Road © Richard Haughton

Sur l’avant scène, de petites tablettes dont viennent parfois s’emparer les danseurs pourraient évoquer les Dix Commandements, mais qu’elles soient à notre regard des symboles de la Bible, de la Torah, du Coran ou encore du Tipitaka, elles confèrent au spectacle un sens éminemment non pas religieux, mais sacré au sens le plus noble du terme. Akram Khan nous offre le transcendant. Lesdites tablettes sont au nombre de sept, les sept merveilles du monde mais aussi les sept archanges de l’Apocalypse puisque c’est de ça dont il est question, de cet être écartelé qui voit un monde s’effondrer et peut-être un nouveau éclore.

Au sortir de la représentation spectacle, nous avons la chance de rencontrer le chorégraphe. Akram Khan nous confie cette longue quête de l’histoire des anges à travers les siècles et les pays, le conte universel qu’il vient de nous transmettre… Il est ému par ce qu’il vient de se produire, une harmonie totale entre la scène et la salle. Nous avons ressenti cette osmose et nous vous souhaitons de tout cœur de vivre un instant si précieux !

Angélique Lagarde

Saluons l’équipe artistique :

Musique : Nitin Sawhney
Lumières : Jesper Kongshaug
Costumes : Kimie Nakano
Crétaion du décor : Akram Khan, Kimie Nakano et Jesper Kongshaug
Dramaturgie :  Ruth Little
Recherche :  Jess Gormley

Théâtre de la Ville
2, place du Châtelet
75004 Paris
Réservations : 01 42 74  22 77
Site : www.theatredelaville-paris.com

 

 

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