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Madame de Sade de Yukio Mishima – Mise en scène de Jacques Vincey – Reprise au TNS du 10 au 28 novembre par Angélique Lagarde

Posté par angelique lagarde le 16 novembre 2009

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Madame de Sade © Anne Gayan

La Compagnie Sirènes a été nominée pour le Molière des compagnies, Hélène Alexandridis pour celui de la comédienne dans un second rôle et Claire Risterucci a reçu celui du créateur costumes pour ses magnifiques robes à crinolines transparentes.

Angélique et le Marquis

Angélique n’est certes pas le prénom de Madame de Sade, mais désignerait avec justesse le caractère de cette épouse hors du commun. Ange incarné, elle parvient à extraire l’innocence et la vertu comme essences même du vice. Qui était-elle ou plutôt quelle amoureuse fut-elle? Dans la mise en scène de Jacques Vincey, cette fresque de l’auteur japonais Yukio Mishima expose la façon dont se brisent simultanément les destins de la noblesse et d’une femme. Après le succès de la saison dernière au Théâtre de la Ville, Madame de Sade est de nouveau sur les planches au TNS !

Yukio Mishima a semble-t-il été fasciné par l’œuvre et la vie du Marquis de Sade. Il le rejoint en quelques sortes dans sa quête d’absolu puisqu’à l’âge de quarante ans, il a décidé de mettre fin à ses jours au cours d’un suicide rituel. Si ce texte porte sur le personnage particulier de Madame de Sade, il n’en est pas moins le kaléidoscope au travers duquel l’aventure personnelle d’une épouse et l’Histoire se croisent.

Longtemps tenus par des hommes, que ce soit du vivant de l’auteur ou encore, plus récemment, dans la mise en scène d’Alfredo Arias au Théâtre National de Chaillot, ces rôles sont ici portés par des actrices, à l’exception de la bonne interprétée par Alain Catillaz, probablement en pied de nez à l’historique de l’œuvre. Si chaque protagoniste est un symbole, comme la figure du marquis est celui du vice, la mère magnifiquement campée par Marilu Marini serait le porte-drapeau de la noblesse qui ne veut pas céder. Quant à la comtesse de Saint-Fond, sous les traits d’Anne Sée, elle serait l’allégorie de la chute des privilèges.

Dans le rôle-titre, Hélène Alexandridis se montre tout en poésie, dans une évanescence qui résume entièrement le personnage de Renée, Marquise de Sade, qui finalement en se montrant totalement apolitique, par le simple fait d’assumer son amour, est bien plus engagée que toutes ses comparses réunies. La remarque de sa mère illustre parfaitement ce caractère lorsqu’elle lui lance : « Vous comprenez tout par la poésie, ce qui est utile avec ce qui est extrêmement sacré ou extrêmement profane ».

Pareil à un fantôme, entre fantasmes et frustrations, le Marquis de Sade est d’autant plus présent par son absence. Et dans ce chaos ordonné résonnent les paroles de l’épouse: « En se heurtant aux choses dont on pensait avoir le plus horreur, on réalise que c’est peut-être ce dont on avait rêvé ». Une question demeure alors en suspend : pourquoi est-elle partie quand le Marquis a recouvré sa liberté après des années d’emprisonnement ? La réponse est-elle mystique, intime ou politique ? Osons ouvrir les portes et osons écouter l’Histoire.

Texte de Yukio Mishima
Adaptation française d’André Pieyre de Mandiargues (Ed.Gallimard)
Mise en scène de Jacques Vincey
Compagnie Sirènes
Avec Hélène Alexandridis, Alain Catillaz, Marilu Marini, Isabelle Mazin, Myrto Procopiou et Anne Sée.
Costumes : Claire Risterucci

Théâtre national de Strasbourg
1 avenue de la Marseillaise
BP 40184
67005 Strasbourg Cedex

Réservations : 03 88 24 88 00

Site : http://tns.fr

 

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